projection: 21:00

Six savants, membres du Club des Astronomes, entreprennent une expédition qui doit les conduire sur la lune. Ils partent dans un obus, tiré par un canon géant. Arrivés sur la lune, ils découvrent le clair de terre et rencontrent les Sélénites. Ils échappent à leur roi et retournent sur terre. Tombés dans la mer, puis repêchés par un navire, les six héros de cette aventure seront accueillis triomphalement.

C’est le synopsis du premier film de science fiction de l’histoire, Le Voyage dans la Lune de Georges Méliès, dont Le Voyage Extraordinaire, documentaire de Serge Bromberg et Eric Lange, raconte l’incroyable aventure à travers le siècle et le défi de la restauration la plus complexe de l’histoire du cinéma.

En 1902, l’inventeur des effets spéciaux et premier magicien du cinéma, Georges Méliès, tourne son film le plus célèbre, Le Voyage dans la Lune. Le cinéma souffle à peine sa 7° bougie.
Le film dure 13 minutes. Il est muet et en noir et blanc. Et son succès est immédiat, tant le thème de la conquête de l’Espace est déjà au coeur de la fantaisie des hommes, et le film merveilleux !
Du film, que peu de gens ont vu aujourd’hui, on ne connaît qu’une seule image, celle de la lune ayant reçu un obus dans l’oeil. Une icône. Un repère et une référence aux quatre coins du globe. D’ailleurs, le film a eu tant de succès qu’il est historiquement le premier à avoir été piraté.
Un miracle lunaire a eu lieu au début des années 80 lorsque a été retrouvée, à Barcelone, une copie du film en couleurs, véritable Graal de toutes les cinémathèques, malheureusement dans un état irrécupérable.
Ce voyage rêvé en couleurs et commencé en 1902 du côté des studios de Méliès à Montreuil, ne pouvait se terminer aussi tragiquement. En dix années, au prix d’une patience et d’une collaboration internationale sans précédents, la restauration la plus complexe jamais effectuée pour un film va permettre à nos astronautes de faire enfin leur premier alunissage en couleurs, au Festival de Cannes, au mois de Mai.
Une apothéose qui vient à point pour fêter le 150° anniversaire de son inventeur, et l’occasion rêvée pour raconter l’aventure extraordinaire du film et de son auteur. Un parcours semé d’embûches, une aventure humaine pour restaurer le film le plus célèbre de l’histoire du cinéma.
Mais Le Voyage Extraordinaire est aussi une ode à la création. Mêlant reconstitutions fictionnelles et documents d’époque, témoignages et images volées au cours de la restauration, il interroge sur l’émerveillement qu’il y a à se souvenir, découvrir et revivre l’innocence des origines, pour y retrouver ce qui aujourd’hui nous fait toujours rêver.
Une quête de l’essentiel. Du geste du peintre de décors à celui de la petite coloriste en 1902, de la chimiste qui en 2007 se bat avec une pellicule qui refuse de mourir au témoignage du directeur du premier centre de technologies numériques à Hollywood, c’est le combat collectif pour une mémoire commune que nous célébrons.
C’est un peu le mythe de Frankenstein. Nous allons remonter le temps et, à chaque étape, rajeunir un peu plus. Retrouver la beauté d’un pinceau dans une encre et qui donne la couleur à une image, la poésie d’une simple caisse de bois avec quelques pignons et une manivelle, qui sert de caméra et enregistre tant bien que mal une fantaisie résolument magique...
Nous allons célébrer un film. Nous allons aimer des gens.
C’est bien plus grand que le cinéma.
Car le voyage dans la Lune est de l’étoffe dont on fait les rêves.
SERGE BROMBERG

A noter que la projection du Voyage Extraordinaire comprend également le Voyage dans la lune de Mélies version restaurée colorisée et mise en musique par Air

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