MADDAM

Cela prendrait des heures pour expliquer comment la chanteuse américaine Madafi Pierre fit la connaissance du producteur suisse Roccobelly. Voici ce qu’il faut retenir : d’un côté il y a Madafi qui est une auteure, compositrice, interprète, née à Miami dans une tribu nomade entourée de musiciens, peintres et universitaires. Elle a grandi entre la Floride et la Suisse et a vécu plus de dix ans à Brooklyn, USA. Aujourd’hui, elle a deux albums, trois livres et une poignée de chansons dans le registre « house », à son actif. De l’autre côté, il y a Roccobelly, comédien, producteur, rappeur, metteur en scène, électricien, danseur, né en Suisse de parents italiens. Il a réalisé une dizaine de projets d’albums de rap et de mixtape, mis en scène une histoire du hip-hop et des poèmes de Baudelaire, joué des textes contemporains sur les scènes de théâtre ainsi que le rôle du voyou dans plusieurs films. 

Ensemble, Madafi et Roccobelly ont décidé de travailler sur un projet d’album. Ce qui les relie, c’est leur goût pour la découverte de nouveaux territoires. Ils sont inspirés autant par Muddy Waters et Grace Jones que par Outkast et les Rita Mitsouko. La musique créée par Madafi et Roccobelly prétend faire remuer les corps mais aussi les esprits sur des sonorités rétro-futuristes et electro-analogiques. Entre ici et nulle part, hier et demain, ce projet porte un nom : MAD DAM.

REPUBLIQUE ATYPIQUE

"Ça se met en écoute et puis tu laisses couler. Ça file sous ton nez le temps d’un souffle. Ça se répand comme une rumeur, loin des qu’en dira-t-on. Ça fuse sous le vent de l’intuition. Ça laisse courir le désenchantement sur les ondes hertziennes, la terre s’en fout, elle tourne connectée."

Le style musical de République atypique étend ses rameaux au rythme d’un mélange fusionnel entre ses prises de becs hip hop et poétiques et ses arrangements jazz/trip-hop. Pourtant difficile à contenir dans le terme «jazz » ou dans le terme « Hip Hop », car chaque titre déploie sa propre atmosphère, les compositions sont avant tout dépendantes d’une volonté de partage – des musiciens aux auditeurs bien sûr, mais aussi des musiciens entre eux – et d’un mouvement qui cherche l’émotion plus que la structure. 

Habemus Papam, dernier album daté d’avril 2014, naissait déjà en partie de ce désir d’aller chercher plus loin sur la route, la rencontre du jazz chez le hip hop. Le nouvel EP de trois titres a suivi cette direction et propose un mélange stratosphérique de styles à l’identité pour- tant homogène et dotés d’une grande force narrative. Ayant dans les bagages une résidence au Glaucal et une belle saison de live en Suisse Romande (Estival Open Air, Parabôle Festival, Sas, Bikini Test, L’Usine, Théatre de la Poudrière…) le set d’Habemus Papam se complète solidement grâce au trajet collectif parcouru qui tient pour aboutissement musical la sortie de cet EP.